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25/12/2010

Le chemin ensoleillé

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J'ai vu les pionniers de flamme du Tout-Puissant
Sur le versant céleste qui touche la vie
Descendre en foule les marches d'ambre de la naissance ;
Avant-coureurs d'une multitude divine
Ils venaient par les sentiers de l'étoile du matin,
Ils entraient dans le petit espace de la vie mortelle.
Je les ai vus traverser le crépuscule d'un âge,
Les fils aux yeux de soleil d'une aurore merveilleuse,
Les grands créateurs au large front de calme, puissants briseurs des barrières du monde
Et lutteurs contre le destin dans le champ clos de ses décrets,
Travailleurs dans les mines des dieux,
Messagers de l'incommunicable,
Architectes de l'immortalité.

Ils entraient dans la sphère déchue des hommes
Leurs faces portaient encore la gloire de l'immortel
Leurs voix communiaient encore avec la pensée de Dieu,
Leurs corps irradiaient la beauté de la lumière de l'Esprit,
Porteurs du mot magique, du feu mystique,
Porteurs de la coupe dionysiaque de la joie,
Leurs yeux brillaient d'un homme plus divin,
Leurs lèvres chantaient l'hymne inconnu de l'allégresse de l'âme,
Leurs pas résonnaient dans les corridors du Temps.

Grands prêtres de la sagesse et de la douceur et la puissance et la félicité,
Découvreurs des chemins ensoleillés de la beauté,
Nageurs des torrents rieurs de l'Amour brûlant,
Corybantes dans le temple d'or de l'extase,
Un jour, leurs pas changeront la souffrance de la terre
Et justifieront la lumière sur la face de la Nature.

Bien que le Destin s'attarde encore dans le haut Au-Delà
Et que semble vain le travail auquel se sont usées les forces de notre coeur,
Le fruit total de la douleur que nous avons portée viendra.

Ainsi que l'homme est venu jadis après la bête
Ce haut successeur divin assurément viendra
Après les pas incapables de homme mortel
Après son vain labeur, sa sueur, son sang, ses larmes ;
Il connaîtra ce que l'homme n'ose pas encore penser
Il réalisera ce que le coeurs mortels ne pouvaient pas oser.

Héritier du labeur des temps humains
Il prendra sur lui le fardeau des dieux ;
Toutes les lumières du ciel visiteront la terre
La puissance des cieux fortifiera les coeurs terrestres ;
Les hauts faits de la terre toucheront des hauteurs surhumaines,
Les yeux de la terre s'élargiront à l'infini.

Sri Aurobindo - Savitri - Livre III - Chant IV (traduit de l'anglais par Satprem)

05/12/2010

Ne pleure pas aussi en toi-même

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Lorsque tu vois quelqu'un se lamenter sur son fils parti en exil, ou parce qu'il a perdu ses biens, ne te laisse pas aller à croire que ces évènements font son malheur : ce qui cause du chagrin à cet homme, ce n'est pas ce qui lui arrive (sinon cela ferait le même effet à tel ou tel), mais l'opinion qu'il se fait de cet évènement. Cependant, ne refuse pas de t'associer raisonnablement à sa peine, et même, au besoin, pleure avec lui ; prends seulement garde de ne pas pleurer aussi en toi-même.

Epictète (Manuel)

Etre sans futur

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Quand vous vous libérez de l'idée d'être quoi que ce soit, quand vous vous donnez dans la journée à des moments où vous n'êtes absolument rien, sans futur, sans devenir, vous voyez la nature profonde de la dévotion, de l'adoration, qui est l'essence du corps et du psychisme, devenir vivante.

Vous exprimez constamment l'étonnement, vous exprimez l'amour sous toutes ses formes, parce que toutes les formes célèbrent le sans forme. L'amour de tous les sons, de toutes les musiques, célèbre le silence.

C'est uniquement dans cette profonde compréhension, quand vous n'avez aucun devenir, que cette expression devient possible. La nature profonde du corps et du psychisme, c'est la célébration. Vous offrez ce que vous n'êtes pas au silence. Ce silence rejaillit sous forme de grâce dans toute votre structure.

Quand on est profondément rien, on peut exprimer ce que l'on est profondément.

Eric Baret

16:40 Publié dans De l'amour | Lien permanent | Commentaires (2)