19/10/2006
Ces petits coups de balai.
Je vois comme un fait indéniable que toute sensation, tout sentiment, toute pensée, laissent subsister leurs empreintes, modèlent l'esprit et ne peuvent que rendre impossible l'apparition de l'esprit nouveau. Je vois que d'avoir un esprit empreint de marques, c'est la mort, aussi je rejette la mort. Mais je ne connais rien d'autre. Je vois aussi qu'un esprit bien fait possède la sensibilité sans le résidu de l'expérience. Il passe par une expérience mais celle-ci ne laisse aucune trace susceptible de devenir la cause de nouvelles expériences, de nouvelles conclusions, d'une nouvelle mort.
Une façon de faire, je la rejette, et l'autre, je ne la connais pas. Comment cette transition entre le rejet du connu et l'inconnu peut-elle prendre naissance ?
Comment fait-on pour ainsi nier, rejeter ? Est-ce qu'on rejette le connu, non pas à l'occasion d'incidents dramatiques mais au cours d'incidents minimes ? Est-ce que je le rejette quand je me rase le matin et que je me souviens de mon séjour délicieux en Suisse ? Est-ce qu'on rejette le souvenir d'un incident agréable ? Est-ce que l'on en prend conscience pour le rejeter ? Ce n'est pas là un incident dramatique ni spectaculaire, personne n'y prête attention. Néanmoins ce rejet constant de petites choses, ces petits coups de balai, ces petits effacements, et non pas une grande négation spectaculaire, c'est cela qui est essentiel.
Il est essentiel de nier la pensée sous forme de souvenirs, agréables ou pénibles, et cela à chaque instant de la journée, à mesure qu'ils surgissent. On ne le fait pas à cause d'un mobile quelquonque, et pas pour pénétrer dans un état extraordinaire que l'on appelle l'inconnu. Vous vivez à Rishi Valley et vous pensez à Bombay ou à Rome. Cela crée un conflit, cela amoindrit l'esprit, le divise. Pouvez-vous vous en apercevoir et le balayer de votre esprit ? Pouvez-vous continuer à effacer, sans que ce soit par désir de pénétrer dans l'inconnu.
...
Mais dans la négation totale de la pensée, de la tristesse, du plaisir, vos relations sont tout autres et c'est ainsi qu'il faut un rejet total et non pas un rejet partiel qui consiste à conserver les objets qui vous plaisent et à rejeter ceux qui ne vous plaisent pas.
krishnamurti (réponses sur l'éducation)
16:55 Publié dans Paroles à vivre | Lien permanent | Commentaires (2)
01/10/2006
Ecouter
Le commentaire que fait le voisin à votre sujet est juste, mais juste dans le sens où ce voisin ne peut pas vous appréhender autrement qu'il le fait. Ce que l'on vous dit est toujours légitime pour celui qui le dit, mais cela ne vous concerne jamais.
Laissez donc de côté tout jugement ou interprétation d'autrui. Laissez aussi tomber vos propres commentaires sur vous-même, car ils ne sont qu'opinions de l'entourage que vous vous êtes appropriées.
Quand vous ne dites et n'écoutez plus rien, que reste-t-il ? Il vous reste un ressenti : une tension dans les épaules, dans la gorge, dans le ventre... Toute émotion est sensation. Revenir sur ce plan-là.
Ecouter.
Que signifie écouter ? Cela veut dire aimer. Sans amour, l'écoute est impossible. Aimer signifie : être disponible à ce qui est là. Il n'y a rien pour vous, vous ne cherchez pas à comprendre quoi que ce soit, mais à vraiment sentir. Vous ne pouvez rien faire d'autre dans la vie. Et cela suffit.
éric baret (de l'abandon)
07:10 Publié dans De l'amour | Lien permanent | Commentaires (2)