20/04/2008
Renoncer au connu
Mais le fait est que la mort est une fin, et la plupart d'entre nous refusent d'affronter ce fait. Nous ne voulons pas quitter le connu ; et c'est ce qui crée en nous cette peur, ce n'est pas l'inconnu, c'est le fait de s'aggripper au connu. Or l'inconnu n'est pas accessible au connu. Mais l'esprit, qui est constitué de connu, dit : "je vais cesser d'exister", et voilà pourquoi il a peur.
Si vous êtes capable de vivre d'instant en instant, sans vous inquiéter de l'avenir, sans songer à demain - ce qui ne veut pas dire qu'on est superficiel ou uniquement soucieux du moment présent - si donc, étant conscient de l'ensemble de ce phénomène du connu, vous êtes capable de renoncer au connu, de le lâcher sans réticence, alors vous vous apercevrez qu'il se produit une chose stupéfiante. Essayez, l'espace d'une journée - faites abstraction de tout ce que vous savez, oubliez-le, et voyez ce qui se passe.
Ne laissez pas vos soucis vous accompagner de jour en jour, d'heure en heure, d'instant en instant : laissez les tous s'en aller, et vous verrez que de cette liberté jaillit une vie extraordinaire qui inclut le fait de vivre et le fait de mourir. La mort n'est que la fin de quelque chose ; et dans cette mort même il y a un renouveau.
...
Seul un esprit très silencieux, qui ne prémédite pas, qui n'invente ni ne projette rien, peut connaître un instant de perfection, un moment de complétude.
J. Krishnamurti (Le sens du bonheur)
18:35 Publié dans Paroles à vivre | Lien permanent | Commentaires (8)
Commentaires
De si beaux mots !
Par contre pour arriver à laisser ses soucis s'en aller pas si simple, c'est là où la méditation silencieuse en effet est d'une aide pour arriver petit à petit (ou d'un seul coup) dans le présent
Merci
Écrit par : Lung Ta | 20/05/2008
Oui, je suis bien d'accord, les soucis ne s'en vont pas facilement.
Et c'est vrai que la méditation silencieuse permet d'observer ces soucis, et de laisser l'esprit se vider un tant soit peu de cette agitation mentale, mais bon, il faudrait y ajouter aussi une bonne dose d'abandon pour aller avec le courant de la vie, pouvoir lâcher un peu cette tendance à se préoccuper du moment suivant. On a toujours cette croyance que si l'on ne pense pas tout le temps à l'avance aux choses à faire, elles ne se feront pas. C'est probablement faux, elles se feraient peut-être très bien sans nous, d'elles-mêmes, comme notre respiration.
Mais enfin, je trouve aussi que ce n'est pas si simple...
Merci à toi Lung Ta pour ce commentaire.
Écrit par : sevam | 20/05/2008
Tu as raison ce n'est pas simple car nous sommes formatés pour que cela ne le soit pas
Notre formatage étant de s'accrocher à l'image de soi comme qq chose d'inébranlable et de fixe
Cela nous cause deux douleurs :
1/// cela n'est ni inébranlable ni fixe,==> douleurs de s'en rendre compte (peurs etc...)
2/// quand nous cherchons à atteindre cette sérénité de l'instant présent, les peurs remontent car angoisse de perdre cette image du moi inébranlable et fixe
Pour moi (à mon humble niveau) la méditation silencieuse va permettre de ne pas chercher à lâcher prise, à abandonner (même si c'est pourtant ce qui va se passer) mais au contraire d'accepter tout ce qui est présent, sans le changer
l'acceptant dans le changement (mais là encore pas simple au début) il n'a plus cette même prise sur nous.
chaleureusement
Écrit par : Lung Ta | 20/05/2008
Ce que tu dis est juste. Le fait de vouloir lâcher prise suppose encore un sujet qui veut faire quelque chose et qui donc maintient l'objet (la pensée moi dans telle ou telle situation imaginée) puisqu'il s'y intéresse et l'énergétise en cherchant à s'en détacher. Il s'agirait donc plutôt de l'observer sans rien vouloir faire à son égard, accueillir toutes les pensées et émotions correspondantes en les acceptant. Et ce serait le vrai lâcher-prise, celui où n'existe plus le désir de lâcher prise. Cela est sans doute moins difficile à faire en méditation assise que dans le courant de la vie où l'attention est vite éparpillée dans les activités extérieures. Certaines approches invitent aussi à prendre conscience de l'espace entre les pensées.
Chaleureusement,
Écrit par : sevam | 20/05/2008
IL me semble que toute technique (comme celle de prendre conscience de l'espace entre deux pensées, mais cette prise de conscience n'est elle pas aussi une pensée de la prise de conscience ?) est bonne pour pacifier son mental mais est ce le lâcher prise ,
Le lâcher prise ne serait il pas d'accepter les pensées comme elles viennent pour ne pas créer une nouvelle pensée sur les pensées ? ;)
chaleureusement
Écrit par : Lung Ta | 22/05/2008
BonJour Sevam
L'Inconnu ... je crois bien être ÂmOureuse du Chemin qui mène à Lui ... sourire ..
L'Inconnu offre tant de possibles, comme la toile vierge devant l'artiste... Tant que l'artiste n'y met pas un vouloir, en prenant tel pinceau, telle peinture, telle couleur, il reste Ouvert à l'instant d'Emerveillement d'une Naissance au plus profond de lui-même ... il ne sera alors que l'instrument permettant à l'inconnu de se faire connaître ...
J'ai le sentiment profond que le connu n'est pas à renoncer, mais plus à laisser Être, il fait parti du peintre ... il vient Nourrir le mouvement ... sans être à la source de ce mouvement ...
les soucis .... sourire .. il y a quelques jours ... j'ai déploré de n'en voir aucun poindre le nez dans mon petit jardin ... j'ai éclaté de rire en prenant conscience de cela ... dans notre quotidien on aimerait tant qu'il en soit ainsi... j'ai réalisé qu'on oubliait souvent dans les temps de répit de rendre grâce qu'ils n'y soient pas le temps d'un moment ...
et puis les soucis .. il est en eux une inconnue comme dans les problèmes mathématiques ... quand le soucis se fait trop présent, trop pesant, j'aime le rencontrer comme je fais depuis le lycée, avec les problèmes dont la solution semble infranchissable ... les poser en soi, sans se prendre la tête, au coeur de tout ce que je connais déjà, laisser les choses être, se rencontrer elles-mêmes, les regarder simplement, sans intervenir, n'être que Regard ... puis à un moment ... sentir qu'il se vit quelque chose, qu'une vraie rencontre a lieu, les choses s'assemblent, s'épousent et un nouveau connu naît ... la solution est trouvée au bout du chemin qui s'est fait connaître.. le problème est dissout ... Magie de la Vie aussi ...
Bien Tendrement
nat'
Écrit par : Nat' | 17/06/2008
Bonjour Nat'
Certainement, vivre avec ce qui est là sans vraiment intervenir. Accueillir, être regard, espace, et la solution se révèle, les choses s'arrangent. Bon, c'est un peu vite dit, mais c'est à contempler.
Merci Nat' pour cette belle méditation.
A quand ton nouveau blog ?
Chaleureusement,
sevam
Écrit par : sevam | 01/07/2008
BonJour Richard,
Revenir sur cet échange dans les comms, tout comme je suis revenue depuis quelques temps sur la toile du net ...
"vivre avec ce qui est là sans vraiment intervenir"
sans vraiment intervenir sur ce qui s'offre à soi ... oui!
mais! en intervenant sur ce qui en soi fait que le regard ne se pose que sur ce qui paraît et non Ce qui Est ...
intervenir sur cette ombre qui fait que la lumière n'est pas sur ce qui s'offre à Voir ou à Entendre ... afin que la lumière Soit !
mon nouveau blog ? il est depuis mon pèlerinage à la Ste Baume, un pèlerinage qui m'a permise de remonter d'un puits bien profond. Une descente en moi qui m'a offert une bien belle lumière dans l'Eau-dedans, une lumière que j'ai bien du mal à partager avec les mots, aussi pour retrouver le flot des mots, je me recueille en revisitant celles et ceux auprès de qui je me suis un jour déversée... le blog n'est pas vraiment nouveau dans son apparence mais je veille à m' "Encrer" de plus en plus dans chacun des fruits cueillis, tel le bateau qui s'ancre au plus profond des eaux, au zénith de ce qu'il Est en Vérité, dans l'Instant ... dans ce qui m'est offert dans l'Eau-dedans de moi-même je sais qu'il est une Force de Croissance ... croissance de l'Ouverture qui permet à l'Inconnu d'être Connu ... Epousé, Pénétré et Enfanté dans la Chair ...
Bien Tendrement à toi et à Véronique
Nat'
Écrit par : ° | 15/10/2009
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